Paradoxal Stollen

Le soleil venait à peine de se lever que la brise, elle, s’amusait déjà à encercler de ses longs bras animés les êtres qui osaient s’y aventurer. C’était la première fois que j’arpentais ces terres, je ne savais que très bien que se serait pour une courte durée, mais je ressentais comme le besoin de faire, en quelque sorte, une pause. L’endroit était indescriptible, tout semblait avoir été prédéfini à l’avance pour que ce tout soit parfait. Le bruit sonore de l’eau dévalant les rochers donnait à ce moment une touche de tranquilité, comme si il avait le pouvoir d’apaiser quiconque passerait par ici. Pourtant, ma tête tournait fortement, m’imprégnant d’un sentiment de vertige très peu rassurant. Mes pas se faisaient lourds et incertains, trébuchants dangereusement. Ma vue, elle, se brouillait peu à peu, ne me donnant que très peu de contrôle sur moi-même. J’expliquais rationnellement ces comportements devenus presque anodins par une fatigue dû à des jours de marche, pourtant, au fond de moi, je savais que c’était faux, qu’il y avait une tout autre explication. J’inspirais fortement l’air pur de la cascade comme pour redonner une force disparue. Les rochers humides semblaient dangereusement glissants, mettant ainsi hors d’atteinte cette source d’eau, conditionnée par cette impressionnante cascade. Mais je m’en fichais, une nouvelle fois je voulais croiser mon reflet, voir à travers un autre visage que le mien. Un autre visage que le sien. L’impatience accentuait mon mal de tête, j’en avais besoin immédiatement, je ne pouvais plus ressentir cette sensation de ressemblance, je n’y arrivais plus. Ma respiration s’accélérait, mon corps tout entier voyait perler sur lui quelques gouttes de sueur de plus en plus nombreuses. Je fus bientôt prise dans un moment de panique, je devais me voir. Puis mes pas se stoppèrent, ma respiration repris son cours habituel, et je poussai une longue expiration de soulagement. J’avais enfin réussi à atteindre ce point d’eau. Ces crises d’angoisses devenaient de plus en plus fréquentes et je n’arrivais toujours pas à m’y habituer. J’en avais peur, celles-ci surgissaient sans prévenir. Pendant un instant, je fermai mes yeux, prenant une grande inspiration. Puis, j’osai ouvrir ceux-ci pour découvrir dans ce court d’eau un autre visage, celui d’une pétillante jument à la robe sombre. J’étais soulagée, je ne lui ressemblais plus, du moins, j’en avais l’impression, cela me suffisait. Apaisée, je reculai de quelques pas, m’éloignant de ce bord pour plus de sécurité. J’ignorais si une quelconque personne m’avait aperçu. Je m’en fichais. Soudain, mon regard se détourna à l’encontre d’un buisson. Il me semblait avoir remarqué une ombre, ou bien une silhouette. Qu’importe, je n’étais pas seule, j’en étais sûr.

[ Début médiocre ]

[ C'est pareil pour moi ^^ ]

J’ignorais ce qui se cachait derrière ce buisson dense, bien qu’une présence équine semblait peu à peu se dévoiler. Un mot fort grossier, je dois l’avouer, vint taquiner mes douces oreilles, me laissant échapper un sourire des plus malicieux. La journée s’annoncerait palpitante ! J’arrivai alors un mettre un visage sur ce personnage semblant que très aimable lorsque celui-ci daigna sortir de sa cachette. C’était un imposant étalon au regard aussi sombre et froid que l’était ma sœur dans sa jeunesse. Ne me montrant point impressionner pour un sou, je le défiais du regard, désirant m’amuser quelque peu. J’ignorais tout de celui-ci, peut-être était-il dangereux, peut-être ne l’était-il pas. Qu’importe ! Je savais me défendre malgré mon apparence quelque peu frêle. Il révéla un sourire glaciale. Pensait-il vraiment que j’allais détaler devant cette fausse réplique de Lucifer. Prenant un air indifférent, j’insistai lourdement sur son regard, imperturbable. Alors, sans peser mes mots, j’annonçais naturellement de ma voix chantante :
- Halloween a cessé depuis fort longtemps cher ami, vous pouver rengainer votre faux air diabolique, vous n’impressionnez personne.
Bon, je dois l’avouer, ce que je venais de dire était d‘une médiocrité très prononcée, mais je voulais tester sa réaction pour en connaître un peu plus sur lui, et si je devais, par la même occasion, cesser de faire la maline. Car, comme on me l’a énormément répété, je suis loin d’être une grande combattante ou encore une personne d’un grand courage. J’ aime tout simplement embêter mon entourage, puis comme on dit, on est jeunes et cons. Arborant à mon tour un sourire à la fois diabolique et joueur, je dévisageais le parfait inconnu, avant d’effectuer d’un pas certain un mouvement vers lui, comme pour signifier que j’étais prête à affronter ce qu’il avait à me dire, ou bien dans le pire des cas, à me faire.

[ Maiiis non. ]

Ton petit manège ne m’impressionnait guère. Frappe aussi sauvagement le sol de tout tes membres autant que tu le souhaites, ce n’est pas ces fébriles nuages de poussières qui vont m’effrayer. Ton rire faussement démoniaque me fit, à mon tour, sourire. Tu ressemblais plus à un petit garçon en quête de friandises plutôt qu’un frêre de Satan, crois moi. Pendant que tu énonçais ta réplique d’une voix que je trouvais bien lourde, je t’écoutais avec une certaine attention. C’est tout ce que tu pouvais faire ? Je m’attendais à mieux venant de ta part. A croire que je m’étais trompée sur ton compte. Alors, de quelques foulées dansantes, je m’approchai de ton ombre, tout en soutenant ton regard. Sans cesser mes brefs mouvements graciles, je prononçai comme indifférente.
- Oh, ce n’est pas un masque. Excusez ma méprise mais cela doit être dur d’assumer un tel visage tout les jours, non ? Arrêtez moi si je me trompe, mais vous semblez bien triste d’âme. Auriez-vous des problèmes ? Peut-être avez vous perdu votre titre de sa majesté Lucifer ?
Une fois arrivée à ses devants, je stoppai toute marche, le regardant malicieusement. Comme une enfant fière de son coup, je reculai sans cesser de te fixer. Cette journée semblait s’annoncer beaucoup plus amusante que je n’avais pu l’espérer. Soudain, je pris une moue moqueuse, et ajoutai tout sourire.
- Oh et puis, je peux vous assurer que je ne me crois absolument pas en pleine période de festivités hivernales. A Noël on croise des lutins, avec un peu de chance le père Noël. Malheureusement ce n’est pas ce que j’aperçois en face de moi, mais plutôt un vilain petit garçon déçu.
En effet, l’étalon qui se trouvait à présent devant ma propre personne me semblait bien jeune bien que sûrement plus vieux que moi.

Tait-toi ! Silence ! Arrête de parler. Arrête de me mettre plus bas que je ne suis le déjà par sa faute. Comment peux-tu osé m’insulter de cette façon sans me connaître, sans connaître la raison qui me fait être ce que je suis. Crois-moi, je préférerai mourir que de devoir encore et encore subir ce que je dois subir. J’ai fais un choix, je l’assume. Je ne veux pas être un ange, à quoi bon en être un alors que déjà ma réputation est faite, alors que déjà personne ne veux de moi. Il m’est plus simple d’être un démon qu’un personnage condamné à l’enfer et qui fait tout pour aller à l’Eden. Il ma tendu la main, je l’ai accepté par pur lâcheté. Parce que je ne veux plus me battre contre ça, contre eux, contre lui. Il veut lui ressembler et je dois céder pour lui. Je dois tenir la promesse que je lui ai faite, une promesse que je n’aurai jamais du faire. Mais comment aurai-je pu savoir qu’il allait lui, tenir la sienne ? Son envie était tellement grande qu’il aurait put me livrer sûrement n’importe quel secret qu’il connaît. Et aujourd’hui il est fier, il est fier que je dois devenu méchant. Toi ! Comme tu me vois aujourd’hui ce n’est pas moi, ce n’est pas Paradoxal Stollen et tu ne le connaîtras jamais… Toi ! Comme tu le vois aujourd’hui ce n’est pas Kay et jamais tu pourras le rencontrer. Depuis ma métamorphose on a changé. Tout les deux. En mal. Et aujourd’hui là, le personnage, l’étalon que tu vois devant toi n’est ni Paradoxal, ni Kay. Non ce n’est ni l’un, ni l’autre. Tes paroles que tu lance, ces paroles blessantes. Ne me touche pas. Tu te moque libéralement de moi et puisque c’est ainsi, puisque tu trouve que je ne suis pas assez haut pour être un démon mais être qu’un gamin virile et bien… Tu verras ce que je ne voulais pas te faire. Et bien aujourd’hui tu va t’amusé. Oui, je te le promets Inconnue. Tout les deux, on va bien s’amuser. Attend toi aux meilleures choses comme aux pires. En une journée je te ferais subir tout les sentiments qu’il peut être possible d’avoir. Commençons par le commencement.
Un sourire mystérieux se dessine sur mon visage, je relâche un à un mes muscles me décontractant. J’abandonne mon regard glacial et froid pour en faire passer un chaleureux et doux, réconfortant et amical. Je me gratte doucement la gorge pour prendre une voix chaude et lâche délicatement tel un gentleman
- Hé bien ! Vous avez du répondant, cela est plaisant de voir une femme savoir parler correctement à un homme. Mais je suis désolé, vous vous êtes tromper à propos de mon sujet. Je ne suis point un petit gamin déçu ni vilain. Mais plutôt un étalon qui veut savoir votre prénom. La curiosité me démange.
Un sourire innocent et théâtral passa sur mes lèvres et j’enfonçai mon regard doux dans le tien.

Je pris soudainement cet air qu’arbore les enfants lorsqu’une situation leur semble que peu vraisembable. Je restai figée quelques instants, me plongeant dans une intense réflexion. Jouait-il ? Était-il sincère ? Bien qu’un tel revirement de personnalité me semble suspicieux, je préférait m’entendre croire qu’il n’était pas le digne représentant d’une pièce de théâtre ayant pour rôle principal le vilain petit canard. J’inspirai alors profondément, ne cessant d’essayer d’apercevoir une quelconque lueur de perfidité dans son regard. En vain, tout semblait normal. J’esquissai alors un faible sourire, avant de prononcer d’une voix moins rassurée qui précédemment.
- Eléana.
Ce fut à ce moment que je me surpris à être prise d’une multitude de remords. Peut-être aurais-je mieux fait de mentir, par simple question de sécurité. Mais comment revenir en arrière ? Vite, il me fallait un mensonge, quelque chose avec quoi je pourrais dissimuler ma véritable identité, comme dans ces grands films d’espions. Alors d’une voix beaucoup plus posée et adulte, j’ajoutai immédiatement.
- Du moins, c’est le nom que j’aurais aimé porté. Mes parents m’ont appelé Grise.
S’il existait la palme de la bêtise, je me cacherai sûrement pour ne pas la recevoir. Grise ? Mais quel nom ridicule ! Pourtant c’était trop tard, le mal était fait et, cette fois-ci, je ne pouvais revenir en arrière. J’ignorais si l’étalon goberait mon mensonge que très peu studieux, je décidai donc de changer de sujet à l’improviste, qu’on arrête de parler de moi.
- Le vôtre ! Votre nom est ?
De nouveau j’esquissai un sourire à la fois soulagée et tendu. Étrange. Mes yeux se raccrochaient à chaque endroits susceptibles de les soutenir. C’est fou comme dans une telle situation on peu se sentir petit. Tout petit.

Une fraiche brise vient me rafraichir mon corps musclé me caressant doucement, un spasme secoua alors mon corps et je secouai mon encolure. Dans ma tête les mêmes mots résonnaient dans ma tête : Reste doux. Doux, doux, doux ! Pas de geste brusque, pas de geste qui pourrait l’affoler. A ce moment là j’avais l’impression d’être une lionne entrain de chasser et l’Inconnue être la gazelle frêle qui détalerait au moindre signe d’attaque. Cette pensé me fis sourire, un sourire doux mais cette sincère. J’observai la jument avec intention attendant qu’elle me dévoile son fameux nom et quand celle-ci me le donna je me figeai. Eléana. Elena. Je serrai les dents me crispant. J’observai attentivement sa silhouette. Non. Ce n’était pas elle. Elle ne ressemblait à Elena, elle n’avait donc pas changer de nom. Elle devait être une jument qui s’appelle presque pareil oui c’est tout. Puis tu complétas sur la défensive. C’était insensé ?! Pourquoi me dire son vrai prénom si elle voulait qu’on l’appelle Eléana ?! Je l’observai avec curiosité. Décidément cette jument ne faisait qu’augmenter ma curiosité. Je poussai alors un petit soufflement doux quand elle me demanda mon prénom. Mes oreilles se pointèrent en avant et mes yeux longèrent son corps puis remontèrent vers sa tête. Un soupire s’échappa de mes poumons et je poussai un petit grognement doux. Hésitant à répondre. Mentir ou ne pas mentir ? Dire Kay ou Paradoxal ? Un tic agita mes lèvres, agacé par sa question. Que dire ? Je me mordis la lèvre inférieure et lâcha sans réfléchir :
- Kay.
Faux et encore faux. Je savais pertinemment que je n’aurai jamais du répondre à cette question en disant Kay. Comment pouvais-je m’identifier à lui ? Mais il est trop tard pour revenir sur ma décision. A présent, pour elle, je m’appelai Kay. Un soupire s’arracha de mes poumons et ma tête baissé, je la remontai donnant une dominance par rapport à la jument. Physiquement, elle semblait frêle. Très frêle même mais psychologiquement elle semblait forte, beaucoup même. Un nouveau sourire se montra sur mes lèvres, un sourire content que je camoufle derrière un visage paisible. A nouveau cette vielle habitude de récupéré mon masque et de cacher mes sentiments mais cette fois, c’était pour la bonne cause, pour ma réputation. Je ne pouvais pas être quelqu’un de bien, je ne peux pas être quelqu’un d’amical. Le regard posé sur la jument. Un regard neutre. Et finalement je lâche doucement :
- Votre nom est étrange mais il vous corresponds… niveau couleur en tout cas.
Cela avait été plus fort que moi, de lui sortir une blague à la con XD

Je le sentis soudainement plus tendu, comme crispé. Je n’étais peut-être pas la seul à avoir été gênée par cette question. Lui aussi avait peut-être des choses à cacher. Cela devenait de plus en plus palpitant et j’aimais ça. Son nom me parvint enfin aux oreilles. Kay. Étais-ce vraiment son véritable prénom ? Ou bien me mentait-il comme je l’avais fait quelques secondes auparavant. Qu’importe, mon but n’était pas d’écrire un livre sur sa vie. Qu’il s’appelle Kay, Léon ou Ursule, je m’en contre fichais. J’esquissai pour la énième fois un sourire faussement amical qui, au fond, se voulait insistant. Je voyais bien que de son côté, il m’observait également. La discrétion n’était sûrement pas l’une de ses principales qualités. Une nouvelle fois, je pu ressentir le son de sa voix venir chatouiller mes douces oreilles. Dans celle-ci je décelai une pointe de moquerie, ce qui me fit légèrement rire. Sincèrement. A mon tour je pris la parole, laissant les sonorités danser pour en envoûter celui qui les écouterait.
- C’est vrai, je trouve cependant qu’il manque cruellement d’originalité. Peu surprenant n’est-ce pas ? Je suis également enchantée de faire votre connaissance Kay.
Au bout de mes lèvres se révéla un tendre sourire, accompagnant à merveilles mes précédentes paroles. Il est vrai que j’étais plus ou moins contente d’avoir fait sa connaissance même si je ne connaissais encore rien de celui-ci ni de ses intentions. Depuis mon enfance, j’avais toujours était d’une naïveté très prononcée. Certains disait que cela faisait mon charme. Mais bon le plus important est plutôt le fait que je le reconnaisse, non ? Qu’importe, ce n’était pas la question. J’observai donc avec délicatesse l’étalon qui se trouvait devant moi. Sa carrure me semblait forte est puissante, démontrant sans doute une grande détermination de sa part à atteindre ses buts. Ses muscles développés me faisaient froid dans le dos rien qu’en les imaginant en action. De quoi frigorifier un pingouin. Pourtant malgré cette imposante masse, il semblait vouloir faire paraître à travers son regard un caractère des plus différents. Mais cette question me trottait encore dans la tête. Tout s’embrouillait et je préférai ne pas y penser. Une nouvelle fois je dérivai le sujet.
- Ce lieu semble bien paisible pour une personne aussi imposante que vous. Essayeriez-vous de trouver ainsi l’apparence d’un vulnérable ours en peluche, ou bien ?

Décidément la jument semblait être remplit d’humour. Un sourire amusé se forma sur mes lèvres. Etait-il sincère ou bien juste un sourire forcé ? Je ne serai moi-même le dire. Une brise fraiche veina me caressé doucement le corps balançant mes crins dans tout les sens et me fit lâcher un soupire. Le regard sur la jument je l’observai avec intention. Ma queue fouettant l’air dans tout les sens pour chasser les sales insectes collants. Toute ma tête était concentrée sur la jument. Je cherchai, cherchai comment la coincé. Elle semblait bien naïve mais elle est tellement jeune que cela n’est pas réellement surprenant. Je relevai alors la tête et dressa mon corps prenant de la dominance. J’observai alors toujours la jument, par peur que ma proie s’enfui. Il était hors de question que je la laisse tranquille après ce qu’elle m’avait balancé, quelque secondes après et sur tout avec ce que je suis devenu. Il est hors de question que je redevienne le Paradoxal d’avant. Non, Kay ma trop bien formé pour ça et il est toujours présent en moi, dans ma tête mais il ne réagit qu’en cas de besoin. Il n’a plus besoin de faire passer sa méchanceté en moi à présent… et c’est presque comme s’il l’y regrettait. Fort probable. Quand à moi ? Je ne sais si je regrette véritablement ce que je suis devenu ou pas ? Après tout, que je sois ce cheval ou l’autre rien ne change. Non absolument rien…
- Seriez-vous entrain de dire que vue, que je suis imposant je n’aurai pas ma place dans ce lieu ?
Mon sourcil droit se leva intrigué par ce que la jument venait de sortir. Trouvant cela bien ridicule de sa part. Je lâchai un soupire et secoua mon corps violement et frappa le sol à nouveau. Agacée par ces insectes infernaux. Je grognai et détacha enfin le regard de la grise pour le balader de par tout autour de moi. D’abord sur la cascade qui coulait puis sur des papillons voletant dans les cieux et puis les fleurs dégageant leurs odeurs suprêmes. Doucement je mis un à après un en fonctionnement mes muscles et me dirigea tout droit vers la « rivière » où coulait la cascade. Les sabots sur le bord de la rive je rapprochai mes lèvres du liquide transparent et avala quelque gorgés d’eau fraiche pour me rafraichir puis releva la tête et posa mon regard sur la jument. Et je le laissai s’en allée pour se posé sur la cascade et lâché :
- Et vous, que faites-vous ici ?

Son regard sans cesse dirirger vers moi commençait à m'inquieter, peut-être même à m'agacer. Qu'avais-je de si passionnant ? Ou bien de si drôle ou point de ne plus me lâcher ? Je lâchai un discret soupir, commençant légèrement à ma tortiller sur place. La patiente n'avait jamais été l'un de mes points forts. Malgré tout, je continuai d'observer Kay d'un oeil douteux. Celui-ci semblait plongé dans ses pensées et, je dois dire, que cela ne ma rassurait pas vraiment. Qu'importe je découvrirai bien assez tôt si il avait de bonnes intentions ou pas. Ce fut alors d'une voix amusée, que je lâchai en guise de réponse.
- Ce n'est pas ce que j'insinue. Je pense juste qu'un lieu plus dangereux serait mieux approprié ce qui vous permettrez peut-être de pouvoir sauver le monde. Ici, il n'y rien de bien intéressant.
A mon tour, je dérivai mon regard sur la cascade. L'eau dévalait violement les rochers pour venir s'amortir brusquement contre les flots. Ce sentiment d'écoulement me fit soudainement mal au crâne, et je redéposai immédiatement mon regard sur l'étalon. Je poussai un léger souplement tout en gardant un air aimable. Je l'observais s'avancer vers celle-ci, ne bougeant pas de mon emplacement. Tout ces gestes étaient légers, souple. De nouveaux, après avoir bu quelques gorgées, il m'observa, puis trouva un autre repère pour ses yeux. Soudain sa question vint me titiller. C'est vrai, qu'est-ce que j'étais venue faire ici ? Je n'en avais pas la moindre idée moi-même. Peut-être errais-je comme une âme en peine à la recherche d'un soutien quelconque ? Cela non, sûrement pas. Mais alors qu'est-ce que je foutais ici ? Soucieuse de me moquer de moi-même, j'ajoutai d'une voix amusée.
- Oh, je broie du noir comme beaucoup d'autre gens jamais satisfait du monde dans lequel on vit.
Ce fut à mon tour de m'avancer vers la cascade d'une foulée dansante tout en faisant attention à ne pas glisser sur ce terrain qui me semblait bien humide. Je me positionnai prés de lui, la tête haute, comme observant le lointain, puis lâchai d'une voix plus sérieuse qu'avant.
- En fait, si je suis venue ici, c'est à la recherche d'une personne, comme tant d'autres d'ailleurs.
Je tournai mon encolure en sa direction, et esquissai un discret sourire.