Chapitre Premier
Pink River

L ι в я e

Ces terres avaient bien changées depuis mon arrivée ici. Tout s'était transformé et, surtout, la machine n'existait plus. Tout était redevenu normal et la vie avait repris son cours sur cette île à l'apparence banale. Mais à présent que tout était redevenu normal, ne n'aspirait qu'à une vie normale, elle aussi. Je secouai ma crinière, faisant voleter mes crins autour de mon encolure et sur mon chanfrein. Le soleil, caché par les nombreux nuages gris qui recouvraient le ciel de toutes parts, diffusait une lumière blafarde sur les champs environnants ainsi que le lieu où je me tenait. Je me tenait droit, les oreilles pointées vers l'avant, en quête du moindre bruit qui pourrait compromettre l'apparente tranquilité de ces lieux. Mais rien ne vint troubler le bruissement du vent dans l'herbe. Alors je partis dans un petit galop rythmé et gracile, le vent fouettant mon visage par bourrasques puissantes. Mes muscles roulaient sous ma robe ébène et mes crins qui, à l'arrêt, touchaient presque terre, s'élevaient derrière moi en un panache époustouflant, volant dans le vent. Je reprennais le trot, me calmais un peu et finalement repassais au pas pour calmer les battements accélérés de mon coeur et calmer mon souffle saccadé. Le bruit de l'eau tout proche me fit allonger pourtant mon allure actuelle, ma glandes salivaires s'excitant à l'idée du liquide sur mes lèvres. De petits buissons rouges et roses parsemaient les rives de la rivière de telle sorte que l'herbe n'était plus visible sous cette touffeur. J'atteignais l'eau et plongeais sans hésiter mes naseaux dans le courant et but de grandes goulées d'eau fraiche avec un plaisir évident. Une fois ma soif étanchée, je remontais un peu plus haut la rivière qui était devenue un torrent impétueux. A l'opposé, sur l'autre rive, des arbres diffusaient leur ombre. Du côté où je me trouvais, il n'y avais qu'un arbre mort, penchant dangereusement sur le côté. Le soleil qui sortit des nuages mit fin à la tentation et je m'avançai vers l'eau qui coulait à vive allure. Je plongeais un sabot pour évaluer la force du courant et y entrai sans hésiter. Presque immédiatement, l'eau glacée me prit dans son tourbillon et je donnai des énergiques coups de jambes pour rejoindre l'autre rive. Le courant me déporta un peu plus en aval avant que je parvienne à rejoindre le côté opposé. Je m'ébrouai avec ferveur avant de m'étendre à l'ombre bienfaitrice d'un de ces arbres tant désirés.

La queue courte en panache et les oreilles droites, le regard perçant et pétillant. L’arrière-corps se détachant des broussailles rouges, son avant-corps plonger dedans, sa queue remuant elle avançait dans la petite plaine à pas de loup se faisant toute petite pour essayé d’attraper le papillon qui la narguait quelque minutes avant. Posé sur un rocher il battait quelque seconde de l’aile sans s’envoler puis rester calme quand Kura sauta sur lui et qu’il s’envola. La jeune pouliche se prit alors le rocher en plein dans la face. Grimaçant la femelle ne perdit pas espoir et se releva pour partir chassé le papillon. Son regard retrouva bientôt sa proie qui avait traversé le ruisseau en quelque battement d’aile. La jeune pouliche se mordit la lèvre, hésitante puis s’approcha de la rive, observant l’eau, observant la distance et le papillon qui la narguait. Brusquement elle sauta dans l’eau et sentit le courant assez brusque et glacial la congelé. Elle mit en marche ses antérieurs et postérieur et bâta l’eau violement avec ses muscles. L’encolure haute essayant de ne pas boire la tasse, la pouliche avait du mal à rejoindre l’autre rive par la force du courant. Quand violement un barrage de castor se cassa et le courant redoubla de force la pouliche fut alors embarqué par les eaux violentes. Kura ne faisait que battre sans cesse des jambes pour essayé de ne pas couler et de rester à la surface d’étendre son encolure pour avoir le plus possible les naseaux hors de l’eau mais chaque fois une vague passait au-dessus de sa tête et l’envoyait valsé sous l’eau la faisant tournoyé. La pouliche remonta vers la surface avalant une tonne d’air. La froideur de la rivière la rendait plus faible, boire la tasse l’avait fatigué et de sans-cesse battre ses jambes la fatigué aussi. Elle poussa alors un court hennissement de détresse, d’appel au secours et une nouvelle vague l’embarqua un peu plus loin. Et violement une vague poussa la pouliche sur le côté frappant un rocher et la pouliche perdit automatiquement connaissance. Le choc avait été trop brutal. L’eau l’avala dans ses profondeurs et son corps se faisait balader dans le courant qui ne semblait se calmer. Le barrage avait barré trop d’eau…(…)

Battement de cils. Ronflement de naseau. Douleur au crâne. La pouliche se réveilla beaucoup plus loin où elle se trouvait au paravent. Sa vue était encore flou et elle recracha l’eau de la rivière par les naseaux ( les chevaux « recrache » par cette voie en cas de bouchon oesophagiens. Enfin là elle à but la tasse donc hein xD ). Elle souffla doucement et secoua son corps mouillé. Combien de temps avait-elle perdu connaissance ? Quel était-il ? Où se trouvait-elle ? En tout cas toujours sur le même territoire. Il y avait toujours la rivière qui avait retrouvé son calme et toujours ces broussailles bordant la rivière. Neyera observa une nouvelle fois autour d’elle puis prit le pas commençant à s’enfoncer dans les broussailles rouges et puis des arbres au loin commençait à se montrer la pouliche accéléra alors le pas et arriva au lieu et y découvrit un étalon noir comme l’ébène allongé sous l’ombre d’un cocotier arbre.